Par Léon HOPAY
Depuis plus de deux décennies, la quasi totalité des pays africains ont choisi la démocratie comme mode d’accession au pouvoir, croyant mettre fin aux problèmes de sous développement.Mais hélas , le constat est amère. Impatients de vivre le développement espéré venir de ce nouveau mode de gouvernance qu’est la démocratie, les peuples africains ne croient presque plus en cette dernière.
les Chefs d’Etats élus se comportent comme des dictateurs avérés. Ils ne respectent plus leurs constitutions qui les ont amenés au pouvoir et ne pensent même plus au peuple qui leur a donné mandat.
« Recourir aux Occidentaux pour protéger leur pouvoir »
Cependant, la plupart des chefs d’Etats préfèrent se rallier et servir les occidentaux qui leur rassurent la protection et sécurité de leur pouvoir ainsi que des honneurs pendant que la situation économique de leurs pays respectifs ne fait que se dégrader.
« Se servir et non servir »
Bien plus , les peuples africains souffrent du détournement des deniers publics par les dirigeants qui en ont fait un modus vivendi.
Des grandes sommes incommensurables sont volées au jour le jour ; ils arrachent même le peu que détient encore le peuple à travers certaines taxes inutiles.
Voilà pourquoi ,actuellement ,les militaires bénéficient de la confiance des peuples qui ne se retrouvent plus suite à la mauvaise gestion de leurs élus.
« Les militaires se révoltent contre leurs chefs »
Ces derniers temps, les Présidents Africains ne dorment plus en paix, car les coups d’Etat reviennent comme mode de confiscation et reconquête du pouvoir.
Il suffit que la population sorte dans les rues pour déclarer l’incompétence ou la mauvaise gouvernance du pouvoir pour que les militaires en profitent. C’est depuis deux ans que cette attitude est en train de prendre corps de plus en plus.
Cependant,l’on constate que les deux dernières années sont caractérisées entre autres par des coups d’Etat en Afrique.
Plusieurs armées des pays d’Afrique occidentale se sont levées pour renverser les régimes qu’elles accusent de servir les intérêts des impérialistes au détriment de leurs peuples. Au total quatre coups d’État ont été enregistrés jusqu’ici.
IBRAHIM BOUBACAR KEITA renversé au Mali
Le premier a été opéré le 18 août 2020 au Mali.l’armée, dirigée par le colonel Assimi GOÏTA(39 ans), a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita, au pouvoir depuis 7 ans, (ce dernier est mort le 16 janvier dernier). Après avoir nommé un gouvernement des civils dans lequel les militaires occupaient des fonctions clés, le nouvel homme fort du Mali a effectué un deuxième coup d’Etat en arrêtant le Premier Ministre Moctar OUANE pour prendre les rennes du pouvoir.
AU TCHAD
Le deuxième est celui qui a eu lieu le 20 avril 2021 au Tchad.En effet, le président Idriss DEBY a été abattu au front par des Rebelles alors qu’il commandait ses troupes dans le nord du pays .
Cette version officielle est rejetée par plus d’un qui estiment que le chef de l’État tchadien serait victime d’un complot tramé par des militaires dont son fils qui lui a succédé. Il convient de rappeler que le chef de l’État tchadien était mort après avoir été proclamé vainqueur de la présidentielle avec 79.32 % de voix pour un sixième mandat.il était à la tête du Tchad depuis 30 ans.
Le troisième coup d’Etat s’est déroulé en Guinée Conakry le 25 septembre 2021 où le président Alpha Condé a été renversé par le général Mamadi DOUMBOUYA (41 ans). La réélection du président Alpha Condé quelques mois plutôt avait été contestée par l’opposition de son pays qui l’accusait d’avoir modifié la constitution pour briguer un troisième mandat. Le quatrième coup d’Etat est celui opéré le 24 janvier 2022 par le général Paul- Henri Sandaogo DAMIBA(41 ans) qui a renversé le président Burkinabè Roch Christian KABORE, au pouvoir depuis 6 ans.
Il avait été élu pour un second mandat l’an dernier.
Si au Mali , la prise du pouvoir par l’armée est considérée comme etant la libération du peuple de la mainmise des occidentaux, eh bien la réalité n’est pas la même au Tchad où les élections peinent à être organisées et la situation économique piétine. En Guinée Conakry, les 100 premiers jours du général DOUMBOUYA se sont achevés par un bilan positif.plusieurs biens de première nécessité et produits comme le patrole ont connu une réduction du prix.
Au Burkina-faso, le nouvel homme fort tentera de redonner sourire au peuple qui accusait le président Roch Christian KABORE d’incompétence.
Ce nouveau vent qui souffle en Afrique de l’ouest est-il une preuve de la maturité des africains ? Ce mouvement va-t-il s’étendre dans toute l’Afrique ?
Est-il un nouveau départ ou le début d’une nouvelle histoire du continent africain ? ou encore le néocolonialisme qui change des formes? Seul le temps nous aidera à répondre à ces questions.
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