Par Léon Idole HOPAY
« Crises congolaises, déficit du patriotisme démocratique » est l’intitulé d’ouvrage du Professeur Jean Baptiste Kabisa
Paru aux éditions du Panthéon (Paris, 2020), Cet ouvrage se présente comme une contribution à la clarification et à l’appréhension des crises socioéconomiques et politiques congolaises (Rd). Son auteur tente de mettre en évidence l’ampleur de la responsabilité ( ou de l’irresponsabilité) des acteurs politiques, administratifs et civils congolais dans le processus graduel de la déliquescence de l’Etat.
Sans omettre l’impact négatif de la géopolitique des puissances occidentales sur le Kongo, il a privilégié l’approche autopsique interne qui constitue , à son humble avis, le premier réflexe qui s’offre à l’esprit émancipatoire.
Par ailleurs, esquisse d’autopsie interne, le livre décrit substantiellement les principales causes internes qui participent à l’institutionnalisation des vices et de la corruption dans toutes les couches sociales du pays. Outre le clientélisme, sous ses formes les plus diverses, des pratiques culturelles et mystico-religieuses constituent des vecteurs essentiels de l’archaïsme et de l’obsolescence qui ont inexorablement ruiné, tant l’esprit patriotique que la cohésion nationale des Congolais qui en paient le prix fort depuis plusieurs décennies.
À l’en croire, après ce constat d’échec sans appel du politique kongolais, le moment semble propice à la jeunesse de ce pays « que j’invite » à s’ouvrir à d’autres paradigmes du pouvoir auquel il ne faudrait plus accéder par le biais de d’héritage familial ou clanique, ni par le monnayage, mais exclusivement grâce aux compétences et aux projets de société éprouvés et approuvés. A l’instar de celle des nations « civilisées » du monde, la jeunesse congolaise doit se déterminer et s’impliquer dans l’action politique fédératrice, afin de décrocher le pari d’un avenir socioéconomique et politique meilleur, essentiellement promu par la qualité des ressources humaines variées, d’ores et déjà acquises, et par le recours aux valeurs positives humaines de justice, de liberté et d’égalité.
Il s’agit là de trois piliers incontournables d’une cohésion nationale durable et, de surcroît, du patriotisme démocratique. C’est cette tripartition qui fonde la légitimité de « l’Autorité de l’État », au sens noble de cette expression.
En effet, celle-ci est souvent érodée dans les régimes policiers et autocratiques, où elle est sémantiquement confinée dans son acception répressive des revendications légitimes du peuple. C’est en cela que, par ricochet, la Vérité des urnes conserve tout son sens fédérateur, celui d’être le pôle d’ancrage ou de convergence des clivages politiques.
« Conjointement, combattre la transparence dans le processus électoral en cours, revient à faire l’option de l’enlisement, mieux, de la dépendance politique et socioéconomique qui reproduisent les mêmes conséquences collectives néfastes », a ajouté le Professeur Baptiste KABISA avant de conclure :
« En réalité, on ne peut nullement espérer obtenir meilleurs résultats tout en maintenant les mêmes méthodes biaisées pour accéder au pouvoir ».
Qui est le professeur Jean Baptiste KABISA ?
Jean-Baptiste Kabisa Bular Pawen
Auteur de plusieurs publications, est diplômé en sciences politiques (Université catholique de Louvain) et Docteur en philosophie politique (Université Libre de Bruxelles), spécialiste de la philosophie morale et politique d’Éric Weil.
Il est également actif dans le monde associatif et engagé dans des actions philanthropiques (lutte contre l’exode rural et l’immigration clandestine des jeunes au Congo). Il partage son temps entre l’Europe et l’Afrique, au service de la jeunesse, notamment, dans le cadre de sa profession d’enseignant.
Rédaction :+243851211389
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