Par Léon Idole HOPAY
Le Mot du Weekend,
La richesse et le capital
( Tribune du Professeur Patience Kabamba)
Lorsque vous avez cents dollars américains dans votre poche, vous possédez une richesse équivalent à cents dollars. Lorsque vous dépensez cet argent pour acheter des chaussures ou de la nourriture, il ne reviens plus. Il est parti pour de bon. Si, avec vos cent dollars, vous avez fait des emplettes de 70$ pour la nourriture qui coute extrêmement chère à Kinshasa et 25 dollars pour une paire chaussure dame, il ne vous restera dans la poche que 5$. La richesse diminue au fur et à mesure qu’on l’utilise.
Les personnes qui construisent aujourd’hui des grosses immeubles à Kinshasa doivent avoir mis de côté plusieurs milliers des dollars américains pour le faire. Et comme assez souvent , on ne connait pas la provenance de cet argent, mais nous savons qu’ils assument des fonctions régaliennes ou travaillent dans les régis financiers, nous assumons généralement que c’est de l’argent collectif soutiré du trésor public.
Plusieurs centaines des milliers d’argent accumulés pour construire l’université MAPON constituait donc ce que l’on appelle la richesse. Monsieur Matata était riche de plusieurs milliers des dollars pour construire son université, pourrait-on dire. C’est cela la richesse, c’est de l’argent accumulé. Pour le cas de Monsieur Matata, comme il ne possédait pas des entreprises connues qui généralement des revenues de cette dimension, nous pouvons logiquement conclure qu’il a volé au peuple Congolais.
Mais, notre propos ici est de dire que Monsieur Matata était riche de plusieurs centaines des millions des dollars pour construire son université. Cet argent était perdu pour les autres Congolais, notamment ceux de Bukanga-Lonzo et autres encore. Une richesse qu’on utilise, diminue.
Cependant, il y a un autre type d’argent. Celui-là, lorsque vous le faites sortir de votre poche, il vous revient grossi, augmenté ; il peut doubler ou tripler. Cet autre type d’argent sorti de vos poches, vous revient. Vous devenez propriétaire de plus d’argent encore que vous n’en aviez au début. C’est cela la magie du capitalisme. Le capital est définie comme de l’argent qui entre dans un circuit de production et qui génère plus d’argent encore. Le capital, c’est de l’argent qui augmente parce qu’il est dans un circuit de production. Mais, d’où provient le surplus ?
Lorsque l’argent entre dans un circuit de production comme une entreprise ou une usine, les travailleurs produisent le surplus qui leur est confisqué par le propriétaire de l’entreprise. Généralement, les travailleurs font huit heures de travail par jour. Mais, au bout des deux heures, ils produisent déjà l’équivalent de leur salaire journalier. Les ouvriers travaillent pendant 6 heures gratuitement . C’est du travail non-payé qui crée de la plus-value remise aux actionnaires.
Les actionnaires qui mettent leur argent dans une entreprise ou une usine le reprennent augmenté de plusieurs centaines des dollars. Le capital est exactement de l’argent placé dans un circuit de production ou la plus-value est créée en exploitant les travailleurs, en volant la production des travailleurs ou en leur confisquant leur plus-value.
Du XVème au XVIIIème siècle, l’Espagne et le Portugal étaient des pays extrêmement riches car ils amassaient de l’or récoltés de leur colonies en Amérique latine et en Amérique du Sud. L’or du Pérou , de Guatemala, de la Chilie pour les Espagnole et du Brésil ou de Macao pour le Portugal remplissaient les coffres forts des deux pays qui étaient les premières puissances maritimes à cette époque. Cependant, à partir du XVIIème jusqu’au début du XIXème siècle, les Britanniques et les Hollandais avaient pris le dessus sur la mer. La différence entre le Portugal et la Grande Bretagne était que le Portugal avait beaucoup de richesses, notamment de grandes quantités d’or. Mais, la Grande Bretagne avait procédé à des confiscations des terres des paysans qu’on envoyait sans ménagement dans les ghettos urbains. Ces derniers deviendront les premiers ouvriers des usines de filatures de Manchester et ailleurs. « L’acte des enclosures » britannique était tellement brutal que les paysans qui osaient résister recevaient un fer à repasser sur le dos.
C’était la manière de composer le premier capital qui entrera dans le circuit des productions, ou des usines. C’était le début de l’industrialisation.
Le Portugal avait des richesses alors que l’Angleterre avait constitué son premier capital par une violence indescriptible (lire le chapitre 7 du livre 1 du capital sur l’accumulation primitive).
Lorsqu’un politicien congolais fait des cadeaux, l’argent provient souvent de sa richesse volée du trésor public. Et, quand un entrepreneur comme Bill Gates, le Président du Microsoft, fait des cadeaux , l’argent provient de l’exploitation des travailleurs.
Méfiez-vous des Romains, surtout lorsqu’ils vous font des cadeaux!
Rédaction :+243851211389, +243816440669
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