Par Léon Idole HOPAY
Mot du Weekend
(27 Aout 2022):
Debout Congolais
Chers Compatriotes,
Notre pays, la République Démocratique du Congo, se trouve á un moment charnière de son histoire. Soixante-deux ans après son Independence, le Congo compte aujourd’hui au minimum 100 millions d’habitants dont 10% au moins vivent en dehors du Congo. Notre capitale nationale, Kinshasa, est devenue un mégapole de 12 millions d’habitants contenant une ville qui se modernise (la Gombe) et une vaste cité qui se meurt dans la promiscuité et l’asphyxie sanitaire et alimentaire. Un Congolais sur deux souffre d’une malnutrition plus ou moins sévère (Banque Mondiale, 2018). La grande majorité de la population Congolaise vie dans les campagnes où la sécurité n’est pas la chose la plus communément partagée et où le viol n’est plus un crime exceptionnel.
En bref, la pauvreté urbaine combinée à la misère rurale fait de la RDC un des derniers pays (187ème sur 187) selon l’indice du développement humain malgré une croissance économique annuelle de 2%.
Cette croissance sert une minorité au pouvoir qui mène une vie complètement aux antipodes de la misère générale de 98% de la population Congolaise.
Cette situation peut changer et doit changer.
Les Congolais ont des ressources humaines nécessaires pour transformer cette situation de paupérisation en une situation où la grande majorité de la population Congolaise pourrait bénéficier d’une croissance économique obtenue par la contribution du travail de chacun. Un travail valorisé parce qu’il serait producteur d’une société sécurisée sur les plans sanitaire, physique, nutritionnel, éducatif et culturel.
Dans l’histoire, Les Congolais ont toujours répondu Présents
Dans leur histoire récente comme lointaine, les Congolais ont toujours répondu à des défis majeurs relatifs à leur société par des actions courageuses et communautaires.
Les Congolais ont donc ce qu’il faut pour construire une nation prospère. Ils ont une histoire d’expertise et de travail acharné, de bon voisinage, de réconciliation et de sensibilité politique. Les Congolais ont une longue histoire de participation active dans le commerce, l’industrie, et le marketing.
Dans les royaumes indigènes qui ont dominé l’Afrique centrale pendant près de mille ans, il y avait des formes de cohésion de l’État qui ont attirées les gens de toutes les grandes zones géographiques à cause de la prospérité commerciale, spécialement autour de l’embouchure du fleuve Congo. Il y avait des formes rituelles impérieuses, comme celles des Luba par exemple. Il y avait de l’éclat dans leur cultures esthétiques comme chez les Mangbetu ou les Yaka, etc.
Pendant la période coloniale le Congo avait le meilleur système de soins de santé des toutes les colonies africaines. La colonie Belge possédait à Kisangani le meilleur laboratoire épidémiologique de l’Afrique. En 1950, le Congo possédait le plus grand nombre d’ingénieurs africains.
Aujourd’hui: Les Congolais peuvent encore répondre Présent
A chaque station particulière de notre marche nationale, l’Histoire nous met à la croisée des routes: celle de la liberté ou celle de la servitude, celle de la prospérité ou celle de pauvreté. Aujourd’hui, si nous nous engageons avec honneur dans la voie de la liberté, si assumons nos responsabilités politiques en levant les barrières et les obstacles à l’action des Congolais, nous allons libérer nos sources de productivité et de prospérité locales et nationales. Les ilots de richesses qui sont parsemés sur le territoire national devront faire place aux larges étendues de la prospérité partagée par tous les Congolais et toutes les Congolaises. Nous pouvons le faire et nous allons le faire par le travail en équité. Nous sommes Congolais: nos aïeux ont bâti des empires et des royaumes et nous savons de quoi nous sommes capables maintenant. Nous pouvons construire la Nation de notre rêve et de nos ambitions. Une Nation digne du rêve de Kasa-Vubu et de Lumumba et à la hauteur des aspirations des milliers de martyrs de notre souveraine nationale. Nous pouvons faire du Congo une terre des hommes libres et braves. Nous pouvons bâtir un pays ou nos enfants bien éduqués répondront aux besoins réels de leurs concitoyens. Nous pouvons construire une société où nos compatriotes malades seront adéquatement soignés. Une Société où les Congolais et les Congolaises travailleront pour développer leurs talents, pour épanouir leur créativité, pour ennoblir leur humanité, et bâtir avec fierté un Congo plus beau qu’avant! Nous pouvons façonner une société ou les Congolais et les Congolaises trouveront dans leur poursuite du bonheur collectif une raison de vivre.
Comment y arriver ?
Je pense que nous faisons fausse route en voulant suivre les institutions occidentales sans le soubassement juridique et éthique qui les accompagnent.
Ma solution est d’arriver à constater que l’État-Nation telle que nous l’avons hérité de la colonisation ne fonctionne plus pour nous. Nous devons penser à une autre forme d’arrangement social. Le capitalisme national a donné lieu à des privatisations économiques en dehors des structures étatiques. Nous pouvons penser à une économie qui répondrait au besoin de la maisonnée ( la définition première de l’économie : la gestion de la maisonnée -oikia -).
Nos études et nos investissements agricoles et miniers devraient répondre à cet objectif de la gestion de la maisonnée.
Il nous faut nous assoir pour comprendre la marche du monde et la place du Congo dans cette marche. Comme tout le monde ne peut pas s’assoir à la fois, il faut qu’un groupe déterminé et détaché de la marchandise le fasse au nom de tous. Le gouvernement est occupé à maintenir et à gérer une structure prédatrice qui beneficie a une poignée des gouvernants. Il n’est pas prêt à changer de cap même s’il sait que sa gestion du pays ne conduira le Congo nulle part. Le gouvernement actuel protege les institutions de paupérisation des masses. (le RAM en était une). Le sur-paiement (21000 dollars par mois pour un député) est un vol à travers des institutions de paupérisation des masses. Nous vivons dans un pays où la prédation est institutionnalisée. La surfacturation des travaux et services est une pratique quotidienne et normale quoique non normalisée. Comme le disait Jean Paul II dans Eccleisia in Africa,
« l’une des sources de la pauvreté en Afrique c’est la couverture des injustices par des lois cyniques qui, en fait, ne sont pas des lois mais des arguties juridiques pour se donner bonne conscience en faisant le mal. »
Les intelligences congolaises ne doivent pas accompagner une telle démarche. Elles doivent, au contraire proposer, en puisant dans le génie du peuple congolais, le chemin qui nous rendra notre fierté et notre grandeur, comme peuple et comme nation.
Rédaction :+243816440669,+243851211389
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