JavaScript must be enabled in order for you to see "WP Copy Data Protect" effect. However, it seems JavaScript is either disabled or not supported by your browser. To see full result of "WP Copy Data Protector", enable JavaScript by changing your browser options, then try again.
29 novembre 2023

Quotinfo.net

Fait du jour

Le Mot du Weekend (24 Septembre 2022) L’Agriculture versus le Minerais en RDC  (Tribune du ProfesseurPatience Kabamba

IMG-20211105-WA0047
BACHE3CNTDNZUPETITFORMAT
broo
BROCHURE CNTD VERSION 2
previous arrowprevious arrow
next arrownext arrow

Par Léon Idole HOPAY
L’Agriculture versus le Minerais en 
République Démocratique du Congo
(Patience Kabamba)



L’agriculture a perdu sa bataille sur les minerais en DRC. Nonobstant le fait qu’au moment de décider quelles terres cultiver pour nourrir le monde, le Congo est sorti le grand vainqueur. Avec 12 heures de soleil par jour et neuf mois de pluie, le Congo peut devenir le panier agricole pour le monde.

La RDC a actuellement la possibilité de devenir l’une des plus grandes sociétés paysannes du monde en s’appuyant sur ses 86 millions d’habitants. Bien qu’ils aient des terres parfaites pour le développement agricole, l’extraction minière a supplanté l’agriculture, conduisant la RDC à importer la plupart de sa nourriture de l’étranger.

Le Congo n’utilise que 10% de ses 80 millions d’hectares de terres arables ; c’est pourquoi tant de gens meurent de faim dans ce pays. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2018, 7,2 % de la population du Congo vit dans l’extrême pauvreté. Si la tendance actuelle se poursuit, le rapport prévoit que 60 millions de Congolais seraient dans la même situation de pauvreté et de malnutrition. La population du Congo devrait doubler d’ici 2050, il deviendra le 11e pays le plus peuplé du monde avec une population de plus de 160 millions d’habitants. Pour nourrir sa population actuelle et future, la RDC doit investir dans l’agriculture et l’agro-industrie.

Pourquoi l’extraction minérale n’est pas la solution ?

Depuis les années 1990, l’augmentation de la demande de minerais tels que le nobium, le tungster, le coltan, nécessaires dans la haute technologie, a conduit à l’augmentation du conflit. Ce qui rend la vie commode et productive dans le monde occidental est ce qui est la cause de la guerre et de la violence au Congo.
La concurrence extérieure pour les minerais de la RDC a également considérablement augmenté avec la demande de cobalt utilisé dans la fabrication des batteries nécessaires aux voitures électriques. Le Swiss Glencor, le gouvernement chinois et d’autres sociétés font la course pour ces minerais.

L’industrie extractive suit le mouvement des demandes internationales

Les politiques nationales de l’industrie extractive ont suivi le mouvement des demandes internationales. En 2002, la RDC a modifié son code minier pour répondre à de multiples demandes, y compris des contrats avec la Chine. Contrat chinois annoncé d’un montant de 6 milliards USD d’échange entre infrastructures et minerais. Sous la pression de ses anciens donateurs (Américains et Européens), la RDC a réduit le contrat des Chinois à 4 milliards de dollars. Les entreprises chinoises construisent des routes, des hôpitaux, des écoles en échange de l’extraction minière.

Nouveau code minier à la rescousse de celui de 2002

En 2018, un nouveau code minier a modifié celui de 2002 afin d’acquérir plus de contrôle sur les recettes minières. Des impôts ont été appliqués sur presque tout, y compris l’impôt sur le bénéfice, l’impôt sur l’autorisation temporaire d’exploration, sur les échantillons, sur l’environnement, sur la déforestation, sur les permis de travail, sur les travailleurs étrangers, sur le salaire des travailleurs étrangers, sur le développement communautaire, etc. ces taxes ont été ajoutées à celles existantes.

Il sied de rappeler qu’en RDC, le secteur minier est divisé en deux économies : d’une part, l’exploitation minière artisanale qui fait partie de la structure économique du peuple, et d’autre part, une économie minière d’un milliard de dollars où le profit n’atteint jamais les Congolais. (Kabamba P. et Doigde C. 2014).

Ces deux branches sont totalement déconnectées l’une de l’autre car il n’y a rien, aucune industrie, aucune usine, aucune entreprise de sous-traitance qui puissent canaliser le flux de la production minière intensive vers l’économie informelle dont vivent les Congolais.

En 2016, j’ai été invité à réconcilier la société Banro corporation et son hôte local à Luwindja, un village situé à 59 kilomètres au sud de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en RDC. Le problème était que les habitants de Luwindja se plaignaient du fait que Banro n’avait pas d’impact social réel dans leur village malgré la présence du siège social à Luwindja. Très peu de gens du village étaient embauchés par la corporation pour bénéficier d’un salaire régulier. Au contraire, les creuseurs artisanaux ont été chassés des sites au profit de l’extraction industrielle de Banro. Cependant, l’impact environnemental sur Luwindja a été énorme avec le bassin de déchets chimiques de Banro qui a contaminé l’eau potable du village et détruit la biodiversité en raison des conséquences fatales des oiseaux qui boivent de ce bassin.

Au cours de la discussion, les villageois de Luwindja se sont plaints du mauvais impact social de Banro dans le village. La réponse de Banro a été que les impôts ont été payés aux gouvernements national et provinciaux. Ce n’était pas leur affaire de moderniser Luwindja, mais l’affaire du gouvernement congolais.

L’éducation est restée très coloniale et n’a jamais suivi le développement accéléré du pays

Nonobstant, Banro a construit une école à Luwindja. Mais, une école n’est pas seulement un bâtiment, mais c’est aussi le coût de fonctionnement de l’école, et surtout les enseignants qui doivent être payés régulièrement. À la question de savoir pourquoi Banro n’a pas embauché plus de locaux au lieu de faire venir des travailleurs, y compris des camionneurs, d’Afrique du Sud, du Ghana ou du sud Katanga, Banro a répondu que ces travailleurs venaient de régions d’Afrique habituées à l’extraction de l’or. Le problème avec Luwindja était que les trois seules personnes les plus éduquées du village avaient une maîtrise en philosophie. L’entreprise n’avait pas besoin de philosophes mais des miniers et des ingénieurs. Cela souligne la déconnexion en RDC entre l’éducation et l’évolution sur le terrain. L’éducation est restée très coloniale et n’a jamais suivi le développement accéléré du pays. L’éducation coloniale visait à former des aides aux Blancs.

Les défis technologiques conditionnent la République Démocratique du Congo pour nourrir un nombre croissant de personnes en dehors de l’agriculture

Aujourd’hui, la RDC fait face à différents défis, principalement des défis technologiques pour nourrir un nombre croissant de personnes en dehors de l’agriculture de subsistance. La formation en philosophie, en théologie, en sciences politiques ou en droit est bonne mais insuffisante pour le développement du pays. Plus d’ingénieurs, d’électriciens, de plombiers, d’architectes, de constructeurs, sont nécessaires à ce carrefour de l’histoire de la RDC. Enfin, dans le cadre de la négociation pour mettre fin à l’impasse entre Banro et les habitants de Luwindja, Banro a accepté d’envoyer des étudiants locaux boursiers à Lubumbashi pour étudier la gestion minière. Ces étudiants seront embauchés à leur retour à Luwidja après trois à quatre ans de formation à l’Université de Lubumbashi.
La solution du Congo se trouve dans l’agriculture semi intensive et dans l’agro-pastoral.
Primo manducare deinde philosphare

Rédaction :+243816440669,+243851211389

Quotinfo.net
error: Content is protected !!