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11 décembre 2023

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Fait du jour

Le Mot du Weekend 26 Novembre 2022, Encyclopédisme: Le mauvais choix éducatif congolais (Tribune du Patience Kabamba)

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Par Léon Idole HOPAY


Le Mot du Weekend
26 Novembre 2022,  le mauvais choix éducatif congolais

 

Après plus de dix ans d’enseignement aux USA et en Afrique du Sud, et après une année comme doyen de la faculté de communication sociale à l’Université Révérend Kim à Kinshasa, je ne peux m’empêcher de questionner le choix que le Congo a fait pour la formation de ses élites intellectuelles. Les enfants commencent la vie scolaire à l’âge de trois à quatre ans, d’abord par l’école maternelle, puis primaire et secondaire et enfin l’université. Je voudrais m’attarder sur le programme des universités et instituts supérieurs que je connais le mieux.

Le présent MDW argue que le programme universitaire congolais ne permet pas aux étudiants qui le suivent avec succès de devenir un jour des Prix Nobels parce ce programme contient beaucoup trop de cours qui se disputent le temps et la concentration de nos jeunes intelligences. Le MDW oppose à cette manière d’organiser notre enseignement une programmation plus attachée à l’approfondissement des enseignements plutôt qu’à leur quantité.

Il n’est pas étonnant de voir un programme universitaire de plus de 15 cours pendant un semestre. Si mes souvenir sont bons, à l’Université de Utah Valley à Utah aux USA où j’étais directeur du programme d’anthropologie ou à l’université Notre Dame à Indiana où j’ai enseigné, les étudiants avaient au maximum 4 cours par semestre pour les plus brillants et 3 cours pour les moins doués. Avec quatre cours par semestre, l’étudiant a la possibilité d’aller en profondeur sur chaque sujet, de faire au bout du semestre le tour de toute la littérature autour de ce cours et de proposer des passerelles avec d’autres disciplines. Bref, il y a une forte opportunité d’aller en profondeur et même de découvrir du neuf dans votre domaine précis. Néanmoins, avec 16 à 20 cours par semestre, il est quasi impossible de travailler pour connaitre en profondeur chacune de ces matières.

Le moins que l’on puisse faire est d’avoir une connaissance encyclopédique des matières que l’on a ingurgitées sans avoir eu le temps de mieux les digérer. En général, les étudiants finissent par faire du psittacisme, de mémoriser et répéter sans trop comprendre les liens qui existent entre ce qu’ils étudient et la vie qu’ils mènent.

A côté des programmes qui forment des encyclopédistes qui connaissent tout en surface et ne connaissent rien en profondeur, il y a aussi la tare de garder les étudiants pendant toute la journée à l’Université. Les étudiants viennent à l’université autour de 8 heures pour quitter à 17 heures. Lorsqu’on a passé toute la journée à l’université, il devient impossible de faire quelque chose d’autre. La vie entière des jeunes ne s’arrête pas aux études. Il y a plein de lieu d’apprentissage dans la vie. Encore une fois, comparaison n’est pas raison, à Utah nos étudiants ont au maximum quatre heures de cours et le reste de temps ils travaillent dans différents services ( restaurants, managers hôteliers, babysitting, bibliothécaire, intendant de musée, assistant d’un chercheur, etc…). C’est du travail qui leur rapporte non seulement de l’argent, mais aussi la capacité de comprendre un monde autre que celui des étudiants.

Comme doyen de la faculté de Communication Sociale à l’Université Révérend Kim, j’ai eu le plaisir d’écouter mes étudiants de G3 et L2 raconter leurs temps passés en de stage professionnel. Deux mois pendant lesquels ils étaient hors des cours formels et apprenaient par la vie de travail. Il me semble que notre programme académique bénéficierait beaucoup en aérant le temps de travail des étudiants. Il faudra arrêter les cours à 13h pour un groupe qui pourrait travailler le reste de la journée. Un second groupe pourra commencer à 16h pour finir à 20h après avoir travaillé pendant la journée. Ainsi les études pourront se marier à la vie réelle. Une fois qu’on a obtenu le diplôme, on pourra continuer à travailler dans le job qu’on faisait déjà comme étudiant en attendant un poste relative au diplôme obtenu.

Toute ces propositions sont évidemment des fragment qui doivent faire partie des changements généraux des objectifs de l’enseignement dans notre pays dans son ensemble.

A quoi voulons -nous former nos jeunes intelligences?  Ou encore à avoir des diplômes qui ne signifient rien concrètement au bout du compte? Je pense que l’enseignement encyclopédique ne nous conduisent ni au bien-être ni à l’épanouissement. Il est, peut-être, temps de nous poser des questions là-dessus. C’est le but de ce MDW. En proposant quelques transformations, le MDW veut tout simplement souligner qu’il y a un problème au niveau de l’éducation de nos enfants au Congo, surtout au niveau tertiaire qui doit évidemment être en symbiose avec tout le reste.

Notre Ministre de tutelle, le ministre de l’ESU, M. Muhindo Nzangi que j’ai eu la chance de connaître à Butembo, a dans son crédit, le fait d’avoir mécanisé plus de professeurs et agents de l’ESU que tous ses prédécesseurs combinés. Il y a des gens qui ont travaillé sans salaire depuis plusieurs années et grâce à l’actuel ministre de l’ESU, ils ont finalement obtenu leurs salaires. Mon esprit critique m’oblige à lui jeter des fleurs sur ce plan.
Les reformes que le ministre tente de faire sont, en revanche, un peu hasardeuses. L’introduction de LMD (Licence, Masters et Doctorat) me semble un peu hâtive et ne répond pas aux véritables maux dont souffre l’université congolaise dont le programme actuel est encore ad experimentum. Il faut un grand travail de réfection sur toute l’éducation scolaire et académique en lien avec les évolutions du monde et les effets qu’elles ont sur notre pays. Je pense que le LMD n’est pas urgent au vu des défis auxquels l’enseignement fait face au Congo.
En revanche, la réfection que le ministre Nzangi vient de commencer sur l’introduction d’un service militaire minimum pour les nouveaux diplômés des examens d’État avant d’accéder à l’université est une réforme qui va dans la bonne direction à condition qu’elle ne soit pas appliquée hâtivement. Nous devons prendre plusieurs années de réfection et d’expérimentation. « Ce qui n’est pas fait avec le temps, le temps le détruit ». « Hâtons-nous lentement ». L’entrainement militaire a l’avantage de former le caractère des récipiendaires et de discipliner le corps et l’esprit sans compter que l’on pourra faire appel à ces jeunes comme réservistes pour défendre la nation le moment venu.

Rédaction :+243816440669,+243851211389

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