Le Mot du Weekend
(28 Janvier 2023)
Une construction anthropologique communiste
(Tribune du professeur Patience Kabamba)
A la suite de notre proposition de remplacer les institutions capitalistes qui ont divisées le monde en gagnants et perdants, les gagnants étant ceux pour qui le monde que nous vivons est excellent tel qu’il est, et les perdants étant ceux qui ne peuvent même pas imaginer un avenir sensé et qui sont en même temps ceux sur qui reposent tout le poids du capitalisme en tant que personnes exploitées ; tout cela devrait être remplacé par des institutions communistes. Il n’est plus acceptable de se contenter d’une solidarité capitaliste de ceux qui ont envers ceux qui n’ont pas. Cette hypocrisie qui consiste à envoyer des dons dans des pays que l’on a exploités, à laisser venir des immigrants qui accompliront des taches que les ressortissants du pays refusent de faire, à procéder aux adoptions d’enfants ou adultes pour les retirer des leurs familles qui vivent de la misère en partie causée par votre richesse ; Il est temps de remettre en question cette solidarité capitaliste en essayant de construire nous-mêmes ici au Congo un pays viable et vivable pour les jeunes générations. Pour l’instant, ce pays est dirigé de telle manière que la seule option raisonnable qui reste aux personnes rationnelles est celle de quitter le pays pour aller chercher son bonheur ailleurs quitte à affronter les dangers du désert, de la mer et de l’exclusion raciale.
Face à ce que nous vivons présentement au Congo, un leadership chaotique, une guerre commanditée par le Rwanda à l’est du pays, une insécurité physique quasi quotidienne pour les habitants de la partie orientale de notre pays combinée à une insécurité alimentaire pour ceux de l’ouest, on a deux choix. Nous pouvons soit demeurer stoïques, comme des citoyens congolais en soi, qui subissent la désinvolture de leurs dirigeants, les détournements quasi quotidien de leur vie par des personnes qui se disent élus du peuple alors qu’ils ont usurpé le pouvoir de ce peuple. Il est aussi possible d’être des citoyens congolais pour soi, c’est à dire, capables de nous poser des questions et de chercher un leadership correspondant à nos aspirations. Le but de ces MDW est justement de contribuer à la formation des congolais pour soi ici et maintenant. Il n’est pas nécessaire de prêcher le paradis aux Congolais, un paradis qui viendrait après la misère qu’ils vivent aujourd’hui. Le ciel après la mort ou le communisme pour demain participent de la même logique. Il n’y a pas de ciel après la mort, il n’y a pas de communisme qui suivrait une dictature du prolétariat et un état socialiste. Tout cela est tout simplement superfétatoire.
Le Communisme que nous prônons dans les MDW est situé dans la lutte radicale contre la violence des origines dans la définition même de la valeur. Violence que nous devons confronter ici et maintenant. Dès le départ, la définition de la valeur a été monopolisée par le capitalisme. N’a de valeur que ce qui produit une valeur capitaliste, c’est à dire monétaire. Toutes les activités humaines sont inutiles sauf s’ils produisent de la valeur capitaliste. C’est là le péché originel. L’activité d’élever ses enfants ou de faire un bon plat pour sa famille n’ont aucune valeur car elles ne permettent pas de dégager un profit. Le capitalisme semble avoir tranché sur la question de la valeur. C’est cela le coup de force capitaliste, il n’y a des valeurs que la valeur capitaliste.
Cette conclusion, comme disait Bourdieu, fait oublier tous les autres possibles latéraux. Il existe de la valeur communiste, il existe de la valeur non-capitaliste, de la valeur non-économique, de la valeur anthropologique pour soi.
La lutte des classes ne consistera pas à se battre pour un partage équitable de la valeur économique ; les capitalistes en sont incapables – une ministre congolaise trouvait que les 20.000$ qu’elle gagnait mensuellement étaient insuffisants pour bien élever ses enfants – . La lutte des classe consistera en ce qu’il faut qu’une bonne partie de la production des richesses échappe à la valeur capitaliste. Toute une partie de la valeur doit provenir de la mise en commun. Nous ne disons pas qu’il faut cesser de produire des valeurs économiques, mais notre position est qu’une partie de nos activités devrait être hors de la valeur économique. Prenons l’exemple du vaccin contre la covid-19. Pour arriver à une telle découverte scientifique, une mise au point d’un vaccin comme celui de la Covid-19, il faut toute une mobilisation avec des règles rigoureuses, un travail technologique assidu et surtout une division internationale du travail : de la recherche fondamentale aux travaux astreignant de laboratoire. Le vaccin contre la covid-19 est le produit d’un travail rigoureux, scientifiquement astreignant, il est le produit d’une division de travail international, bref, C’est l’intelligence de l’humanité toute entière qui aboutit à cette découverte. C’est une ambition collective de l’espèce humaine qui se traduit par la mise au point d’un vaccin, mais cette ambition est pour le moment portée par le capitalisme pour le pire. Un groupe des humains s’enrichissent en faisant main basse sur ce qui est le résultat d’une ambition collective de l’espèce humaine.
Le communisme n’est pas le renoncement à l’ambition de l’espèce humaine, mais , le refus de sa prise en charge par le capitalisme. Le communisme prône la souveraineté populaire sur le travail humain pour assumer une responsabilité comme espèce humaine. Cette responsabilité devrait nous conduire à mettre en place des vaccins pour l’humanité entière sans qu’une petite minorité n’en devienne extrêmement riche (Pfizer, Moderna, ou JJ) en écartant la grande majorité des humains.
La conclusion de notre démanche pour ce mois de Janvier 2023 est qu’il est temps de reconfigurer la norme de notre vie matérielle capitaliste qui fait des riches aux dépens de la grande majorité de l’humanité. Toute invention est le résultat de la totalité de la division du travail synchronique et diachronique. Le communisme soutient les force productrices , mais lutte pour leur déclanisons locale et internationale collectives. D’où l’abolition de la propriété privée lucrative car en fait ce que l’on privatise c’est le bien public appartenant aux ambitions collectives de l’espèce humaine.
Redaction:+243816440669
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