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12 décembre 2023

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Fait du jour

Éditorial de Patience KABAMBA: (le 25 Février 2023) Un an déjà dans la guerre insensée de Poutine en Ukraine !

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Par Patience KABAMBA


Le Mot du Weekend
(le 25 Février 2023)
Un an déjà dans la guerre insensée de Poutine en Ukraine !

Hier, le monde a commémoré la première année de l’invasion décidée par Poutine de son voisin Ukrainien. Il y a plusieurs milliers des morts de part et d’autre au point que Poutine a procédé à des enrôlements dans l’armée de plusieurs milliers des réservistes. Il a subi des pertes des militaires dont les familles commencent à réclamer les corps. Il utilise la milice Wagner pour suppléer à l’armée Russe dans des régions difficiles. Poutine agit par orgueil. Il ne s’attendait pas à une telle résistance de la part de l’armée Ukrainienne aidée par l’OTAN. Poutine avait envahi la Biélorusse et la Géorgie , et plus récemment la Crimée sans la moindre résistance. C’était une affaire de quelques jours, pas même des semaines. Il pensait réitérer le même exploit. Mais, cette fois-ci, il est devant un éveil international pour ne pas permettre à un dictateur de détruire impunément son voisin. L’Ukraine est détruit, son infrastructure est démolie, ses enfants et des vieillards sont liquidés, ses civils sont massacrés, mais aucune ville russe n’a été bombardée. Seuls les militaires russes que Poutine a envoyé au front sont tuées et non des civils.

L’argument de Poutine est purement idéologique. L’OTAN qui s’approcherait de ses frontières et présenterait un danger pour la Russie. A cause de cette idéologique, il faut tout simplement détruire tout un peuple, détruire des familles et prendre les vies humaines. Cette décision n’était pas prise pour un ensemble hétéroclite des pays, ni par un referendum des citoyens russes pour envahir un état souverain. La décision d’envoyer la machine destructrice a l’Ukraine était prise par le seul Poutine, qui, à l’intérieur de la Russie emprisonne ses opposants. Un dictateur qui décide de la vie et de la mort de ses voisins, un dictateur qui veut changer l’ordre du monde et pour cela, la seule chose qu’il offre, ce sont les empoisonnements de ses opposants et la destruction d’un pays voisin. La Russie mérite le respect comme tous les pays, mais Poutine comme dictateur est dangereux pour le monde.

Beaucoup d’Africains qui en ont marre du néocolonialisme occidentale ont trouvé dans Poutine un héros qui s’oppose aux occidentaux. L’ennemi de mon ennemi est mon ami. Le problème est que la Russie n’est pas attractif économiquement, ni politiquement, surtout sur le plan des libertés individuels. La plupart d’amis africains avec qui je discute, même s’ils soutiennent Poutine, ne sont pas prêts à envoyer leurs enfants à Moscou, mais tous veulent envoyer leurs progéniture en Occident, en France, la Belgique ou en Allemagne. Il y a, au moins dans ce pays, un respect des droits et une économie dont la collectivité bénéficie. La guerre idéologique de Poutine est un grand recul pour le monde entier.

En disant cela, je ne sacralise pas ce que l’Occident offre comme vision du monde. Je suis le premier à penser que le capitalisme va détruire la planète et ceux qui s’y trouvent. Le capitalisme occidental est tout simplement un anthropocide. J’entends par capitalisme le mode de production qui consacre la propriété privée lucrative et qui consiste à réduire la grade partie de l’humanité en travailleurs exploités par une petite poigné des personnes (1% de la population mondiale contrôlerait plus de 50% des ressources de la planète). Le mode de production capitaliste consiste aussi à produire sans limite à la recherche d’une croissance infinie dans un monde ou les ressources sont finies.

Un des arguments que l’on me sert est celui de dire que l’Irak et la Lybie étaient détruites par les occidentaux qui s’opposent aujourd’hui à Poutine. Ce qu’Obama a fait contre Kadhafi et ce que Bush a fait contre Saddam Hussein sont repréhensibles. Je les ai condamné à l’époque comme je condamne Poutine aujourd’hui. Je me souviens que Bush était mis devant l’évidence de la non-existence d’armes de destruction massive en Irak. Obama a regretté son implication en Lybie. Selon lui-même, c’est le seul point sombre de sa présidence et qu’il regrettera toujours. Aujourd’hui, Poutine ne peut pas continuer à tuer les Ukrainiens sans que le monde ne se lève contre lui. On ne peut pas utiliser les exemples de l’Irak et de la Lybie pour laisser Poutine annihiler son voisin Ukrainien. Deux maux ne constituent jamais un bien (to wrongs do not make it right). Il n’y a donc aucune raison de laisser Poutine continuer à faire ce qu’il fait. Il faut l’en empêcher par tous les moyens et lui demander des comptes après la guerre. L’arme atomique que brandit Poutine ne peut pas le dédouaner de ses crimes en Ukraine.
Certains de mes collègues blâment même l’Ukraine d’avoir voulu utiliser sa légitimité souveraine de chercher à adhérer à l’OTAN. A moins de considérer l’Ukraine comme un pays non-souverain, non-reconnu par les Nations Unies, il est impossible de lui empêcher de faire le libre choix de ses amis. Il est commode de blâmer la victime. Ici, l’Ukraine est la victime d’une guerre insensée que Poutine lui mène. En quoi en est-il responsable ? Je me souviens encore des cas des viols constant en Afrique du Sud ou certains bien-pensants blâmaient les victimes à cause de leur accoutrement ou mini-jupes et tentaient d’innocenter les violeurs. C’est pareil avec ceux qui tentent de blâmer l’Ukraine et de dédouaner Poutine.

Nous n’avons pas à choisir entre la dictature meurtrière de Poutine et le capitalisme écocide de l’Occident. Poutine doit être arrêté dans tout le sens du mot; il doit arrêter sa guerre, retirer les soldats de toute l’étendue de l’Ukraine, y compris la Crimée, et il doit aussi être détenu pour rendre compte de ses actes. En même temps, nous devons lutter contre le monothéisme économique capitaliste qui a élu domicile dans le monde entier. La souveraineté des pays ne doivent pas être laissée à la merci d’un dictateur qui se sentirait capable d’envahir un voisin. Poutine est un des derniers tueurs encore au pouvoir aujourd’hui. Il n’y en a plus beaucoup. En ce 21ème siècle. Nous en avons un au Rwanda, en Afrique. Ce sont des gens qui chercheront à mourir au pouvoir pour ne pas répondre de leurs actes. Le pouvoir les protège de tout. Poutine comme Kagame s’accrocheront au pouvoir pour cette raison.

Après un an de guerre voulue par Poutine en Ukraine, il est impératif de rappeler la sacralité de la vie humaine qui ne doit être subordonnée à aucune idéologie. Poutine nous conduit dans une errance narcissique que le monde ne peut tolérer. La vie humaine n’a pas de prix. Poutine comme Kagame, deux tueurs en séries encore au pouvoir doivent tout simplement être mis hors d’état de nuire. Ils ne sont pas indispensable à l’humanité. Le capitalisme non plus n’est pas indispensable à l’humanité. Les Chinois nous proposent les deux, l’autocratie et le capitalisme. Nous devons rejeter ces hégémonies qui veulent nous imposer leurs visions du réel.

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