Par Léon Idole HOPAY
Ne devrions-nous tous entrer en sécession ?
Une allégorie !
Dans une petite opuscule intitulée La Distinction : Critique Sociale du Jugement , Pierre Bourdieu (1979) met en scène deux catégories d’individus : l’employé et l’ouvrier. Tous les deux étaient au service de la classe bourgeoise. Le comportement des employés était aux antipodes du comportement des ouvriers. Alors que les employés faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour imiter les bourgeois, les ouvriers prenaient le chemin contraire. Les employés achetaient des costumes pour s’habiller comme des bourgeois, ils lisaient les livres de bonnes manières pour mieux se conduire devant les maitres. Ils utilisaient les fourchettes à table exactement comme leurs maitres qu’ils voulaient imiter. Les ouvriers, en revanche, buvaient du bon vin, petaient et rotaient. Ils ne se reconnaissaient pas dans l’idéologie dominante. Il était en sécession par rapport à l’idéologie des dominants.
Si nous considérons que les Occidentaux, les anciens maitres colonisateurs sont des bourgeois pour qui nous travaillons tous, les employés de Bourdieu seraient nos gouvernants. Les hommes au pouvoir qui veulent imiter les blancs, achètent des costumes pour s’habiller comme eux ; ils achètent des avions pour voyager comme eux, ils portent de montre Rolex de 60.000 euros, achètent des voiture tricycles pour s’amuser, accumulent des maisons à l’étranger pour sécuriser leur avenir et celui de leurs enfants.
Le désire de colonisé qui arrive au pouvoir
Frantz Fanon ne disait-ils pas que le profond désir du colonisé qui arrive au pouvoir est de prendre la femme blanche de son ex-maitre ? De 1959, l’année de la prise du pouvoir par M. Kayibanda au Rwanda, jusqu’en 1994, l’assassinat par la milice Tutsi du FPR du Président Habyarimana , les hommes politiques Hutu, pour exprimer leur réussite sociale, épousaient les femmes Tutsi reputtées être très jolies. Lors du génocide des Tutsi en 1994, les couples mixtes dont les maris étaient Hutu et les femmes Tutsi avaient traversé des tragédies inimaginables où parfois des milices Hutu demandaient au mari Hutu d’exécuter sa femme Tutsi devant ses enfants. Le génocide des Hutu (on parle des massacres pour être politiquement correcte) dans la foret de Tingi Tingi en 1996 n’était pas moins tragique ; des vieillards et enfants Hutu étaient massacrés sans discrimination par le seul fait qu’il étaient des Hutu. Leurs bourreaux, des Tutsi au pouvoir à Kigali, ont simplement décidé de se battre pour enterrer définitivement le rapport Mapping qui raconte avec force détails les massacres des Hutu dans la foret du Congo. Plusieurs millions des Congolais ont aussi perdu leur vie dans ces expéditions punitives de FPR de 1996 a nos jours. Le génocide des Tutsi en 1994 était un moment tragique pour toute l’Afrique. « Never again » comme on dit. Le génocide des Hutu en 1996 était un moment tragique pour l’humanité et pour toute l’Afrique. Never again ! Enfin la disparition de près 4 millions des Congolais à l’Est du pays et la suite des incursions rwandaises sous le déguisement du mouvement M23 continuent de faire saigner les cœurs des Congolais.
Les nouveaux employés de Bourdieu imitent leur maitres en dilapidant les biens qui appartiennent au peuple Congolais ou en envoyant des milices (CNDP, RCD, M23) à l’Est du Congo pour déstabiliser toute la région afin de se servir de ses biens. Le pouvoir Rwandais est aussi comme un employé au service de ses maitres, qui en dépits des évidences flagrantes ne le condamneront jamais.
Le reste de la population constitue la classe ouvrière dans la catégorisation de Bourdieu. Une classe qui ne veut surtout pas imiter le maitre blanc. Une classe qui boit du bon vin et qui solidarise avec les autres peuples. Une classe qui a choisi de faire sécession avec la classe des employés, avec l’idéologie dominante qui consiste à s’enrichir sur le dos du peuple congolais. La classe ouvrière a compris que les homme au pouvoir sont des « gatekeepers », des employés qui ne servent pas le peuple mais qui se servent du peuple pour leur carrière personnelle. Les élections qui pointent à l’horizon à la fin de cette année nous mettront en présence de ces employés qui soudain se souviendront qu’il existe un territoire qui est le leur. Ils vont s’y rendre pour s’y faire enrôler, et surtout pour y poser leur candidature. Ces visiteurs saisonniers de la période électorale doivent être regardés comme des employés de Bourdieu, ils n’ont rien à avoir avec les ouvriers du village où ils essayent d’extorquer les votes. Mon ami et collègue, professeur Alexis Bemba Bondo parle de la fausse représentation. On ne peut pas être plus correcte. Une personne qui habite Kinshasa avec sa famille , comment pourrait -elle représenter les gens du village ? C’est tout simplement une autre extorsion provenant des employés qui veulent imiter leurs maitres qui ont colonisé des territoire à mile miles de leur Occident natal.
Notre réponse est la sécession contre la classe d’employés qui n’a d’autres rôle que de perpétrer la colonisation de leur propre frère. La sécession sera contre le pouvoir qui veut remplacer le blanc et continuer à nous exploiter et surtout à s’approprier le bien public en le privatisant. Notre sécession est contre Kagame et non contre le peuple Rwandais avec qui nous partageons le même sort. Kagame veut imiter ses maitres et subjuguer toute la région de l’Est du Congo. Nous ferons enfin cessation avec nos députés qui vivent à Kinshasa et qui voudraient solliciter notre vote alors qu’ils ne connaissent même pas la couleur de nos rivières. La sécession de Bourdieu est aussi la cessation de payement de confiance envers la classe des employés. Elle ne mérite plus notre confiance. Pour faire entendre leur voix, tous les ouvriers doivent s’unir. C’est la première phrase du Manifeste Communiste de Marx : Prolétaires du monde entier, Unissons-nous !
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