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12 décembre 2023

Quotinfo.net

Fait du jour

Le Mot du Weekend (1 Avril 2023) C’aurait pu être différent: Généalogie du génocide qui a bouleverse l’Afrique Centrale (Tribune de Patience Kabamba)

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Par Léon Idole HOPAY
Cette généalogie du génocide qui a bouleverse l’Afrique Centrale


Le Mot du Weekend d’aujourd’hui amorce une démarche Nietzschéenne pour comprendre ce qui s’est passé le 6 Avril 1994 au Rwanda après la descente de l’avion du président Rwandais Juvénal Habyarimana par des éléments du FPR comme les récentes conclusions d’enquêtes l’indiquent. La violence qui s’en est suivie a choqué toute l’Afrique et le monde entier, des centaines des milliers des Rwandais ont été tués en espace de quelques mois. Comme dans nos habitudes, nous nous écarterons de la moraline pour savoir comment en est-on arrive là? Le génocide n’est pas quelque chose de spontané. Il a été rendu possible par des comportements et des situations historiques précis.

Station 1.

Nous sommes en 1959 lorsque les Hutu du Rwanda se lancent dans un pogrome contre les Tutsi. Une grande partie des Tutsi s’enfuirent dans les pays voisins, notamment l’Ouganda pour sauver leurs vies. La grande majorité des Hutu qui, depuis les colonisations Allemande et Belge, était considérée comme des cerfs naturels pour la minorité Tutsi, se sont finalement révoltés contre leurs conditions et s’en sont en pris à la minorité Tutsi. Pour les colons Allemands obsédés par la race, les Tutsi étaient plus proches de la race aryenne que les Hutu. Ainsi enverront-ils les Hutu dans les travaux champêtres pour nourrir la colonie alors que les Tutsi seront envoyés à l’école pour apprendre à lire et à écrire et devenir des auxiliaires des blancs. Les Belges qui reprendront la colonie en 1945 vont continuer avec la même logique de brimer les Hutu jusqu’en 1959 lorsque ces derniers vont se lancer dans des massacres de grande envergure contre les Tutsi. L’année 1959 est considérée pour les Tutsi comme l’année d’un premier génocide contre eux tandis que pour les Hutus, 1959 est l’année de la libération de la majorité opprimée du Rwanda.

Station 2.

L’Uganda dans lequel s’était versé le plus grand nombre des réfugiés Tutsi était dirigé vers les année 1960 par Milton Obote qui avait réservé un accueil très froid aux réfugiées Tutsi en provenance du Rwanda ; Ils les a consigné dans des camps de fortunes. En 1971 lorsque Idi Amin chassa Obote du pouvoir, les réfugiés Rwandais étaient autorisés à quitter le camps et à travailler dans des villes et cités ougandaises. Certains avaient acquis des terres ou travaillaient pour des riches Ougandais. Il y a eu beaucoup de mariages entre réfugiés rwandais et des Ougandais. En bref, la situation des réfugiés Tutsi en Ouganda s’était améliorée à l’époque d’Idi Amin. En 1980 lorsque Obote retourne au pouvoir, il procèdera par la confiscation des biens des réfugiés Tutsi qu’il assignera encore dans des camps de réfugiés. Plusieurs réfugiés Tutsi iront rejoindre le rang de l’opposition menée par Yoweri Museveni et renforceront l’armée de la résistance de ce dernier contre le pouvoir d’Obote. Lorsque Museveni renversera Obote en 1986, la grande majorité de ses officiers supérieurs seront des soldats Rwandais. Les Tutsi occuperont donc des positions stratégiques au sein de l’armée Ougandaise et surtout dans le service de renseignement fameusement connu pour ses pratiques de tortures avec son chef répondant au nom de Paul Kagame. Les Ougandais supporteront de moins en moins cette présence des Tutsi au sein de leur armée et ils le feront savoir à Museveni.

Les Tutsi décidStationeront de retourner au Rwanda par la force. Cela se fera avec l’aide de Museveni qui va armer le Front Populaire Rwandais (FPR). Ce groupe militaire constitué des réfugiés Rwandais bénéficiera des stocks d’armes livrés à l’Ouganda par les Etats Unis d’Amérique. La CIA était bel et bien au courant des transfert d’armes de l’Ouganda au le FPR, mais cela n’a pas suffi pour stopper ce transfert. Le FPR tentera une première incursion vers le Rwanda le 1 Octobre 1990. L’armée Rwandaise d’Habyarimana aidée des commandos français et Zaïrois vont repousser cet assaut. Et le FPR retournera en Ouganda. En 1991, le FPR tentera encore de traverser la frontière et s’installera dans le nord du Rwanda d’où il continuera à recevoir des armes de l’Ouganda dont le budget militaire augmentera grâce aux aides des USA qui savaient parfaitement bien que les armes traversaient la frontière Rwandaise vers le FPR. Fred Rwigyema, le leader de FPR sera tué et Kagame qui poursuivait une formation aux USA va l’interrompre pour prendre la direction du FPR.
Les Nouvelles qui proviennent du nord du Rwanda a cette époque n’étaient pas bonnes. Les Hutu Rwandais qui ont échappé aux massacres par les Tutsi témoigneront d’une soif extraordinaire de tuer qui caractérisait le FPR.
Un programme humanitaire d’ouverture officielle des frontières, permettra au FPR de s’infiltrer davantage à l’intérieur du Rwanda. Mais, le régime Rwandais se servira aussi de cette ouverture pour liquider tous les Tutsi de l’intérieur du Rwanda qui recevaient une visite d’un proche en provenance de l’Ouganda.
Le grand problème pour l’armée Rwandaise d’Habyarimana était qu’elle était au courant de son infériorité létale face au FRP qui était armé par les Américains via Museveni.

Station 3.

A l’instar de plusieurs régimes africains, celui d’Habyarimana était constitué d’une petite clique d’intellectuels qui vivait du travail des milliers des Rwandais. La différence n’était plus ethnique, mais plutôt sur les classes sociales. Une petite classe autour du président qui s’est enrichie aux détriments de la grande majorité des Rwandais au point qu’une dissidence formée de Tutsi de l’intérieur du Rwanda et des Hutu s’opposait farouchement au régime de Habyarimana. Devant les deux fronts , celui extérieur de l’invasion du par le FPR et celui de la dissidence interne née d’une répartition non-équitable des ressources du pays, le régime d’Habyarimana a choisi de réveiller la peur du diable Tutsi au sein de la population. Des médias d’Etat se sont mis à diffuser le spectre d’un retour des Tutsi qui ressemblerait au retour des années avant 1959 où la minorité Tutsi qui s’était constituée en une élite de caste supérieur régnait sur les Hutu qui étaient des quasi esclaves ou cerfs, bon pour les travaux champêtres. Avec l’avancée inexorable du FPR le discours anti-Tutsi se renforçait. En même temps en face de l’armée du FPR équipée par Washington via l’Ouganda, le régime d’Habyarimana concédait de céder plusieurs postes politiques aux éléments du FPR, ce qui avait pour effet d’agacer davantage les extrémistes Hutu qui commençaient à stoker des machettes et des grenades pour tuer les Tutsi de l’intérieur . Le FPR voulait, non pas des postes politiques, mais le pouvoir tout entier au Rwanda. C’est ainsi que le 6 Avril 1994 il abattait l’avion qui ramenait Habyarimana à Kigali, ce qui mis le feu au poudre pour déclencher ce que l’on appelle aujourd’hui le génocide Rwandais de 1994 où les principaux victimes étaient des Tutsi. Cet acte sera suivi des massacres de grande envergure des Hutu dans la foret de Tingi-Tingi par le FPR et surtout du génocide congolais de 1996 par les mêmes éléments Rwandais comme le détaille le rapport Mapping des Nations Unies. Pres de 4 millions des Congolais ont perdu leurs vies dans ces tueries dont les médias occidentaux ont choisi de taire volontairement.

Station 4.

Il est donc bon pour les Congolais de connaitre cette histoire de notre voisin de l’Est qui continue à nous piller à travers des milices diverses dont M23. Le Rwanda continue de bénéficier d’un regard bienveillant des pays occidentaux . Nous continuons à priver nos population des ressource nationale à l’intérieur du Congo. La tendance du gouvernement congolais est d’amplifier la question des attaques de l’extérieur pour distraire les Congolais sur l’enrichissement insolent de la classe politique aux détriments de toute la population congolaise. La lutte devra se mener sur les deux fronts: le front externe contre Kagame et ses acolytes et le front interne contres ceux qui nous volent notre vie en s’accaparant des deniers publics.

Rédaction :+243816440669, +243851211389

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