Par Léon Idole HOPAY
La vie politique de la RDC s’est enrichie depuis un certain temps d’un sujet de débat sur la personnalité qui devrait détenir la magistrature suprême au Congo. En effet la Constituions de notre pays n’est pas silencieuse sur ce sujet. Voici ce qu’elle en dit dans son article 72:
“Nul ne peut être candidat à l’élection du Président de la République s’il ne remplit les conditions ci-après:
1. Posséder la nationalité Congolaise d’origine;
2. Être âgé de 30 ans au moins;
3. Jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques;
4. Ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale.”
La Constitution définit elle-même dans son article 10 ce qu’elle entend par « nationalité d’origine. »
“Est Congolais d’origine”, dit-elle, « toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituait ce qui est devenu le Congo (présentement la République Démocratique du Congo) à l’Independence.
Une loi organique détermine les conditions de reconnaissance, d’acquisition, de perte et de recouvrement de la nationalité congolaise”
Est Congolais, selon la loi organique sur la nationalité, celui qui a au moins un parent Congolais. Le Congo n’ayant pas de “jus soli” (la nationalité de l’enfant est déterminée par son lieu de naissance), l’enfant qui nait au Congo des parents non Congolais n’est pas automatiquement Congolais; il ne peut le devenir que par naturalisation à la demande de ses parents.
L’Amérique a opté pour le “Jus Soli”, c’est dire que tout enfant né aux USA est automatiquement citoyen Américain quelle que soit la nationalité de ses parents. Le président Obama , par exemple, qui est d’un père Kenyan et d’une mère américaine pouvait briguer la présidence. La loi américaine n’ouvre pas cette possibilité pour les américains qui le sont devenus par naturalisation. C’est ainsi que Mr Arnaud Schwarzenegger ne pouvait pas briguer la présidence des USA bien que gouverneur de la Californie.
Le législateur américain , pour des raisons qui lui sont propres, a préféré exclure de la présidence de la république ceux qui ont obtenu la nationalité américaine par naturalisation. Il faut avouer que nous ne connaissons pas les motifs des législateurs qui ont édicté cette loi.
M. Noel Tshiani se servira de cette comparaison pour demander que la magistrature suprême au Congo soit réservée uniquement pas seulement au Congolais d’origine comme le stipule la Constitution (celle-ci n’exclut pas les personnes naturalisées Congolais), mais aussi à une certaine catégorie des Congolais d’origine. M. Tshiani veut pousser la discrimination plus loin que la Constitution en introduisant un séparateur entre les Congolais d’origine dont l’un des parents serait Congolais et les Congolais d’origine dont les deux parents seraient Congolais. Cette proposition de loi a suscité un débat passionné dans le pays parce que des Congolais se sentent maintenant discriminés dans leur propre pays contrairement à ce que la constitution prévoit.
Chaque constitution est discriminatoire dans une certaine mesure. La nôtre, par exemple, limite la magistrature suprême au fait d’être Congolais d’origine, d’avoir au moins 30 ans et de jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques.
A ces discriminations constitutionnelles, M. Tshiani veut ajouter le fait qu’il faut être de père et de mère pour briguer la magistrature suprême. Et il le fait clairement pour écarter un adversaire, M. Katumbi dont le père ne serait pas Congolais. Un des premier danger de cette proposition de loi est que si l’adversaire avait 50 ans, on pourrait proposer une loi qui interdirait toutes les personnes de 50 ans de briguer la magistrature suprême juste pour écarter un candidat. Les motifs de M. Tshiani sont tout simplement frivoles et nous mèneront sur une pente dangereuse.
Plus sérieusement, la loi de M. Tshiani est bâti sur une assomption théoriquement fausse. M. Tshiani pense que le fait d’être de père et de mère Congolais produit automatiquement en vous du patriotisme dont on a absolument besoin pour diriger le Congo. Non, le patriotisme n’est pas inné, il n’est pas le fait d’être de père et de mère congolais, il n’a rien avoir avec un déterminisme lignagère ou biologique. Le patriotisme est acquis par l’éducation en famille comme à l’école. Le fait d’être de père et de mère Congolais ne vous donne pas les capacités nécessaires pour gérer une nation.
Je ne dénie pas les efforts de M Tshiani de vouloir encadrer autrement que la constitution ne le fait la fonction de président de la république. Mais, une loi, quelle qu’elle soit, est d’abord une relation sociale (un rapport entre les humains) qui est codifiée à un certain moment de l’histoire. Pour l’instant, nous n’avons nullement besoin de codifier le type de report social que M. Tshiani nous propose parce qu’il est basé sur des querelles interpersonnelles et surtout sur une assomption complètement fausse comme nous venons de le montrer.
Comme anthropologue, j’aimerai souligner qu’il existe un autre type de rapport social que l’on pourrait codifier pour inaugurer une proposition plus ouverte que celle de M. Tshiani. Il existe ce que les anthropologues appellent appartenance liée à la résidence. Quelqu’un qui a vécu plus de vingt-cinq ans (une génération entière) dans un pays et qui y a élevé ses enfants et petits-enfants appartient à ce pays quelles que soient ses origines. Ou pour être plus précis, ce pays lui appartient aussi. C’est cela que j’appelle appartenance par la résidence. Le Congo appartient à tous ceux pour qui tout ce qui s’y passe constitue une question de vie ou de mort. On peut être Congolais de père et de mère pour qui les questions du Congo ne constituent pas de question de vie ou de mort. Avec une carte de résident permanent dans un pays étranger, on peut vivre pendant plus de vingt ans sans faire du Congo son centre d’intérêt. Votre appartenance doit se poser par rapport au pays ou vous vivez. Sont congolais, à mon humble avis, tous ceux pour qui ce qui se passe au Congo est une question de vie ou de mort. Ceux-là peuvent se réclamer citoyens Congolais et même briguer la magistrature suprême s’ils en ont les capacités.
A la place d’une métaphysique d’appartenance liée à la biologie de la descendance, le MDW propose une appartenance liée à la résidence, et surtout au fait que le sort de sa vie est directement lie à ce qi se produit au Congo.
Nous savons tous ce que nous devons faire pour rendre ce pays prospère et paisible pour tous. Arrêtez tous les criminels qui détournent les deniers publics sous formes des salaires officiels hors-sol. Formez une armée nationale et républicaine et une justice qui punit les criminels et qui veuille à la juste redistribution des ressources du pays.
Rédaction :+243816440669,+243851211389
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